Excédé par les trahisons de Dédale, Minos le roi de Crète décide de l’enfermer avec son fils Icare dans le labyrinthe qu’il a lui-même construit pour enfermer le minotaure. Quelles trahisons ?
1 – Avoir construit la vache en bois qui a permis à Pasiphae, épouse de Minos, de s’accoupler avec le taureau blanc envoyé par Poséidon et d’enfanter le Minotaure.
"La flotte de Minos rentre dans les ports de Crète ; le vainqueur immole cent taureaux à Jupiter, et suspend dans son palais les dépouilles des vaincus. Cependant, opprobre de son lit, fruit horrible d'un adultère odieux, le monstre [le minotaure] à double forme croissait de jour en jour. Minos veut dérober au monde la honte de son hymen : il enferme le Minotaure dans l'enceinte profonde, dans les détours obscurs du labyrinthe. Le plus célèbre des architectes, Dédale, en a tracé les fondements. L'œil s'égare dans des sentiers infinis, sans terme et sans issue, qui se croisent, se mêlent, se confondent entre eux. Tel le Méandre se joue dans les champs de Phrygie : dans sa course ambiguë, il suit sa pente ou revient sur ses pas, et détournant ses ondes vers leur source, ou les ramenant vers la mer, en mille détours il égare sa route, et roule ses flots incertains. Ainsi Dédale confond tous les sentiers du labyrinthe. À peine lui-même il peut en retrouver l'issue, tant sont merveilleux et son ouvrage et son art !" Ovide "Les métamorphoses" Liber VIII, 152-168
2 – Avoir, par ses conseils à Ariane, une des filles de Minos, permis à Thésée, venu de Grèce au titre de tribut pour servir de nourriture au Minotaure, de retrouver la sortie du labyrinthe après avoir tué le Minotaure que Minos y avait fait enfermer.
"Enfermé dans le labyrinthe, le monstre, moitié homme et moitié taureau, s'était engraissé deux fois du sang athénien. Après neuf ans, il tomba sous les coups du héros que le sort d'un troisième tribut condamnait à être dévoré. Thésée, à l'aide du fil d'Ariane, revient à la porte du labyrinthe qu'avant lui nul autre n'avait pu retrouver. Ovide "Les métamorphoses" Liber VIII, 169-18O Trad. Villenave, Paris, 1806. Remacle.org
On connait la fuite de Dédale et d’Icare par les airs grâce à la fabrication d’ailes à base de plumes cousues avec du lin et encollées avec de la cire. Icare, grisé par son vol, prend de l’altitude ; la cire fond et Icare meurt noyé en mer. Dédale se réfugie à Cadimos, en Sicile, à la cour du roi Cocalos.
Minos, furieux de l’évasion, est résolu à retrouver Dédale ; il lance un concours doté d’une forte récompense : qui sera capable de faire passer un fil à travers une coquille (escargot ou mollusque marin) ? Minos pense que seul Dédale en est capable. Minos espère le démasquer en flattant son ego.
Cocalos, après conseil auprès de Dédale fait savoir, par messager, qu’il a la solution.
Minos se rend chez Cocalos à Cadimos avec sa coquille : percer l’apex de la coquille, l’enduire de miel, faire pénétrer par l’ouverture une fourmi attachée à un fil, obturer l’ouverture et attendre, après son cheminement le long de cette sorte de labyrinthe, la sortie de la fourmi…et du fil.
Persuadé que Dédale se cache là, Minos le réclame à Cocalos mais périt ébouillanté dans son bain par une ruse des filles de Cocalos aidées de Dédale…
Cochlos ou cochlias ou cocalos utilisé d’abord par Aristote dans « Histoire des Animaux » désigne un coquillage, limaçon de mer, gastéropode (spiralé). Exemple Calliostoma cochlias
Retour haut de page