"Avec son flambeau, il (Hamilcar) alluma une lampe de mineur fixée au bonnet de l'idole; des feux verts, jaunes, bleus, violets, couleur de vin, couleur de sang, tout à coup , illuminèrent la salle. Elle était pleine de pierreries qui se trouvaient dans des calebasses d'or accrochées comme des lampadaires aux lames d'airain, ou dans leurs blocs natifs rangés au bas du mur. C’étaient des callaïs arrachées des montagnes à coups de fronde, des escarboucles formées par l’urine des lynx, des glossopètres tombés de la lune, des tyanos, des diamants, des sandastrum, des béryls, avec les trois espèces de rubis, les quatre espèces de saphir et les douze espèces d’émeraudes. Elles fulguraient, pareilles à des éclaboussures de lait, à des glaçons bleus, à de la poussière d’argent, et jetaient leur lumière en nappes, en rayons, en étoiles. Les céraunies engendrées par le tonnerre étincelaient près des calcédoines qui guérissent des poisons. Il y avait des topazes du Mont Zabarca pour prévenir les terreurs, des opales de Bactriane qui empêchent les avortements et des cornes d’Ammon que l’on place sous les lits afin d’avoir des songes." Gustave Flaubert, Salambô (1862)
SOMMAIRE
** L'œuf de serpent (ovum anguinum) ** Les pierres étoilées ** Les cornes d'Amon ** Les snakestone ** Les bufonites ** Les glossopètres **
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L’œuf de serpent (ovum anguinum)
Cette tradition de la quête de l’œuf de serpent est relatée par Pline l’Ancien, dans de Natura Rerum (l’Histoire Naturelle) aux paragraphes 52 à 54 du Livre IX :